On se remet tranquillement d’une semaine du Masters, encore une fois, riche en émotions. Cette édition a également vu son lot d’histoires intéressantes se développer. En trame de fond, le premier tournoi majeur de l’année où les joueurs du PGA Tour et ceux de la LIV League foulaient le même parcours. Certains craignaient des confrontations et des débordements. Leurs appréhensions ne se sont pas concrétisées. Augusta National et le Masters ont été l’occasion pour les patrons et les téléspectateurs d’apprécier une saine compétitions entre les meilleurs joueurs de la planète. Phil Mickelson n’a pas dit un mot au souper des champions mercredi soir, mais il a laissé ses bâtons parler lors de la compétition. Phil a, fidèle à son habitude, sorti un lapin de son chapeau avec une performance historique lors de la ronde finale. Il termine, contre toute attente, en 2^e position. Il devient ainsi, à 52 ans, le joueur le plus âgé à terminer dans le top-5 du tournoi.

Une autre belle histoire est celle de Sam Bennett. Champion en titre du US Amateur 2022, il a débuté la compétition avec un birdie et un aigle. 34 trous plus tard, il se retrouvait en troisième position. Il était cependant beaucoup trop tôt pour crier victoire. Ceux qui connaissent leur histoire, savent que le Masters commence lors du neuf de retour de la dernière ronde. Bennett termine le tournoi avec une admirable 16^e position à égalité. Avec 268 verges de moyenne sur le départ (seulement 11 joueurs, dont 6 sont des séniors, étaient plus courts que lui sur le tee), il aurait été étonnant qu’il puisse maintenir sa vitesse de croisière sur le parcours d’Augusta, qui s’est avéré encore plus long qu’à l’habitude lors des rondes disputées dans les conditions de météo extrême.

Miss Météo a occupé une place prépondérante durant cette édition du Masters. La météo parfaite de jeudi à la mi-journée de vendredi laissa sa place à des conditions exécrables (froid, vent et pluie) lors de la seconde partie de la journée de vendredi et  de samedi. Certains comme Brooks Koepka ont eu l’avantage de disputer l’entièreté des deux rondes initiales dans des conditions idéales. D’autres, comme Jon Rham, ont dû terminer leur seconde ronde dans des conditions dignes d’un début de saison au Québec. À mi-chemin de la compétition, Brooks Koepka se trouvait à -12 et Jon Rham à -10. Tiger a réussi à faire la coupure (il a cependant dû abandonner avant la fin de la 3e ronde), tout comme le bon vieux Fred Couples.

Après trois rondes, tout semble poindre vers un duel en ronde finale. Koepka s’accroche à la position de tête (malgré avoir atteint seulement 7 verts en régulation lors de cette 3e ronde). Rham, qui on se souvient, avait débuté la compétition avec 4 roulés à son premier trou, suit à -9. Sam Bennett est toujours au 3^e rang à -6. C’est alors que ‘’le vrai tournoi’’ débute. Le duo Jordan Speith, Phil Mickelson, connaît une ronde d’exception. Ils enregistrent 17 birdies au total lors de cette ronde et se hissent au coeur de la course. Henley, Reed, Theegala et Young connaissent de bons moments, mais partaient de trop loin pour espérer enfiler le fameux veston vert. Comme à l’habitude, le gagnant sera issu du duo final. Koepka en arrache et voit son avance s’effriter rapidement à mi-parcours. Rham, solide comme le rock, connaît une ronde sans failles. Il ne commet que très peu d’erreurs et s’impose avec une victoire de 4 coups sur son plus proche rival. Il remporte son premier veston vert et sa seconde victoire majeure le jour de l’anniversaire de son idole, l’Espagnol et géni du golf, Severiano Ballasteros. Il reprend par le fait même possession du premier rang mondial.

On se souhaite un bon retour à la réalité!

Bonne semaine (ordinaire) à tous,

Alex Laflamme