Hommage au King

Par Alexandre Laflamme
Le tour du Tour
Événement phare du PGA Tour, le Arnold Palmer Invitational était disputé sur le mythique parcours de Bay Hill à Orlando est depuis longtemps un incontournable pour les meilleurs joueurs au monde. C’était l’occasion pour eux de rendre hommage à l’histoire et à l’héritage du King, sans qui la profession de golfeur professionnel n’en serait pas où elle est aujourd’hui, de tester leur jeu sur un parcours très exigeant et de partir la machine en prévision de la haute saison (le Players la semaine prochaine, et les quatre majeurs en mai, juin et juillet).
Après la première ronde, plusieurs étaient prêts à donner le trophée à Jon Rahm. Le numéro un mondial débuta en force avec une carte de -7. Allait-il poursuivre sur sa lancée exceptionnelle entamée en fin de calendrier 2022? Eh bien non. Le golf a cette aptitude cruelle de rabaisser le niveau d’humilité de toute personne le pratiquant, y compris le meilleur au monde. Après une seconde carte de 76, 11 coups de plus que la veille (golfeurs de tous les niveaux visant atteindre plus de régularité, prenez des notes), il s’écarta définitivement de la course à Bay Hill, terminant à égalité en 39e position. Son trône était alors en jeu et accessible pour les deux autres joueurs ayant joué à la chaise musicale depuis le début de l’année; Rory McIlroy et Scottie Scheffler.
À l’aube de la dernière ronde, la crème s’est hissée au sommet. Kurt Kitayama, détenait une avance d’un seul coup. Ce dernier cogne à la porte d’une première victoire en carrière depuis l’an dernier, sa première saison complète sur le Tour. Il y a un mois, il menait le AT&T jusqu’à tard dans la troisième ronde avant de s’effondrer en ronde finale et de terminer à égalité en 29e place. Peu donnaient cher de sa peau lors du dernier tour à Bay Hill (y comprit votre humble serviteur). Viktor Hovland et Scottie Scheffler lui soufflaient dans le dos, un seul coup derrière. Suivaient très près: Tyrell Hatton, Rory McIlroy, Harris English, Justin Thomas, Jordan Spieth, la recrue (et future star en devenir) Pierceson Coody, Max Homa et Cameron Young. En début de parcours, Jordan Spieth connait une séquence de jeu court phénoménale (11 putts lors des 12 premiers trous) et se hisse au classement. Tandis que Scheffler et McIrory en arrachent, Kitayama semble en plein contrôle de la situation, se forgeant même une avance de 2 coups.
C’est alors que le vent s’est mis à tourner. Au 9e trous, le coup de départ de Kitayama se retrouve hors limite (une seconde fois en deux jours). Un triple bogey plus tard, jumelé à quelques birdies de ses adversaires, Kitayama glisse en seconde position. L’amateur de golf a eu droit à tout un spectacle sur le neuf de retour. Pas moins de six joueurs se sont échangés la tête. Avec son ''C game'' McIlroy s’accroche et réussit à atteindre le sommet, avant de commettre deux bogeys consécutifs qui lui coûtent la victoire. Speith, après avoir vu le trou aussi grand que l’égo de Greg Norman, rate quatre coup roulés de courte distance. Hatton commet également deux bogey consécutifs (et termine sa ronde en se plaignant sans cesse). Patrick Cantlay et Harris English y vont d’une poussée en fin de ronde pour faire partie de la fête. Kitayama qui s’est ressaisit depuis le 9e trou et a enchaîné les normales avait l’occasion de prendre la tête au 16e, une courte normale 5. Cependant, après avoir atteint le vert en deux coups, il commet un couteux 3 putts. On croyait que ses démons de Pebble Beach venaient à nouveau le hanter. Cependant, avec le cran d’un champion, il réussit un birdie au difficile 17e trou. Un seul trou ne le sépare de sa première victoire en carrière. Au 18e, son coup de départ se retrouve en difficulté dans l’herbe longue du côté gauche ce qui ne lui laisse qu’une fenêtre d’une dizaine de verges pour atteindre le vert (trappe de sable et herbe très longue à gauche et lac à droite). Kitayama exécute alors un coup qui définit les champions; son coup de fer atteint le cœur de la cible. Deux coups roulés plus tard, il entre dans l’histoire et remporte sa première victoire contre les meilleurs de la profession dans la cour arrière du King. Statistique intéressante qui ajoute à l’exploit; il est le premier joueur à gagner un tournoi tout en ayant inscrit un triple bogey ou plus lors de la ronde finale.
Ailleurs sur la planète golf
Toujours sur le PGA Tour, un second tournoi avait lieu simultanément à Porto Rico. Ayant des airs d’un tournoi du Korn Ferry étant donné que les gros noms se retrouvaient du côté d’Orlando, c’était une belle occasion pour des joueurs émergeants de faire leur marque. Le Colombien Nico Echavarria résista à une remontée fulgurante de Akshay Bhatia en fin de parcours (-5 lors des 6 dernier trous) et souleva son premier trophée sur le Tour.
Sur la LPGA, se disputait le HSBC Women’s World Championship à Singapour. La Sud-Coréenne Jin Young Ko l’emporte par deux coups sur Nelly Korda et trois coups sur Danielle Kang. Brooke Henderson termine à égalité en 48e (un 78 en ronde inaugurale lui coûta une place dans la course).
Sur le Champions Tour, David Toms l’emporta à Tucson. Toms qui détenait une avance de deux coups au départ du 18e a calé un coup roulé de 6 pieds pour le bogey et ainsi l'emporter par un seul coup sur Robert Karlsson. Le Canadien Mike Weir qui fait très bien chez les séniors termine à égalité en 8e place.
La LIV reprend du service dans cette même ville la semaine prochaine (les Crushers GC en profiteront pour se remettre de leur dernière victoire et passer du temps en famille🤔). Greg Norman a semble-t-il déjà identifié les pistes cyclables de Tucson en prévision de son séjour. Va-t-on avoir droit à une lutte épique entre les différentes équipes (je vous mets au défi d’en nommer trois).
Je souhaite une excellente semaine du Players à tous et merci de prendre le temps de nous lire.
Alex Laflamme
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